Quand l'habit fait le soldat
In: Inflexions, Band 40, Heft 1, S. 75-82
Lorsque débute la Grande Guerre, l'armée française est la seule à posséder une tenue de campagne inadaptée à la guerre moderne. Pourtant, son remplacement avait été étudié bien avant 1914. Mais, à la suite de débats passionnés, au sein et en dehors du ministère de la Guerre, la tradition l'emporta sur l'efficacité opérationnelle au prix des pertes des premiers mois de combat. La question de l'uniforme n'est donc en rien anodine. Elle répond d'abord à la nécessité de la performance opérationnelle. Signe distinctif de l'état militaire, miroir de la discipline, l'uniforme est aussi un symbole d'identité, d'autorité et de représentation. Producteur d'identité collective, il incarne le tragique du destin du soldat. Les initiatives de l'armée de terre relatives aux tenues s'inscrivent dans de telles réflexions. Parvenue à sa pleine maturité, celle-ci est à l'aube d'un changement de cycle d'ampleur ; ses uniformes, équilibre entre modernité, innovation, stabilité identitaire et attachement aux vertus immanentes du soldat, en seront les témoins.